Dans le cadre d’un récent atelier sur l’accessibilité, l’ACGL accueillait Marc Tremblay, consultant en accessibilité indépendant, certifié CPACC par l’Association internationale des professionnels de l’accessibilité, et Philippe Lanthier, technicien PAO. Les deux intervenants ont mis en lumière l’importance grandissante de l’accessibilité dans le domaine de la traduction.
En première partie, Marc Tremblay a rappelé que la population mondiale vieillit et que le vieillissement n’épargne personne. Ainsi, les besoins en accessibilité toucheront en fin de compte 100 % de la population. Ces besoins ne sont pas uniquement liés au handicap. Ils touchent aussi des situations temporaires, comme la difficulté de lire un écran en plein soleil.
Il est donc important de tenir compte des besoins d’accessibilité dès la conception d’un projet. On peut facilement faire des parallèles avec la traduction, qui est elle aussi trop souvent oubliée à l’étape de planification. Attendre à la dernière minute mène souvent à des solutions inefficaces. Anticiper les défis et besoins d’accessibilité permet d’éliminer bien des barrières.
L’accessibilité est une responsabilité partagée, dont doivent tenir compte toutes les équipes qui font partie d’un projet de communication : conception, développement, traduction, gestion, équité-diversité-inclusion, etc.
On le sait, une mauvaise traduction comporte de nombreux risques. Ce qu’on oublie trop souvent, c’est qu’elle peut devenir un véritable obstacle pour les personnes qui ont des difficultés cognitives ou qui apprennent une langue.
En deuxième partie, Philippe Lanthier a fait la démonstration de divers outils et techniques à adopter pour rendre les documents numériques plus accessibles. Il a démontré de façon éloquente que corriger un PDF pour le rendre accessible, c’est bien. Mais corriger le fichier source, c’est mieux. Et plus simple.
Il est crucial de corriger les problèmes d’accessibilité dans le document source AVANT de les traiter dans les outils d’aide à la traduction, afin d’éviter d’avoir à corriger le document dans chacune des langues cibles.
En conclusion, bien accompagner sa clientèle en matière d’accessibilité, c’est d’abord l’aider à comprendre pourquoi cet aspect est essentiel. Enfin, un rappel important : le Québec envisage l’adoption d’une loi sur l’accessibilité. Mieux vaut donc instaurer dès maintenant de bonnes pratiques, car elles nous rapprochent déjà des normes à venir.